Lernen Sie die Whympr-Botschafterin Pecurina Nera kennen

Durch

Laura Montoro

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Lernen Sie die Whympr-Botschafterin Pecurina Nera kennen

Entretien avec Pecurina, une passionnée de montagne qui n’a pas froid aux yeux 

Pecurina Nera. Ça veut dire « la brebis noire ». Un surnom qui colle parfaitement à la personnalité indépendante et pétillante de notre nouvelle ambassadrice Whympr et Iphigénie. Passionnée de sports en plein air et de montagnes, nous avions envie de partager avec toi le parcours d’une jeune femme qui gravit des sommets.

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Pecurina Nera

Pecurina Nera, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Delphine, mais tout le monde m’appelle Pecurina Nera ou Pecu (se prononce « Pécou »). C’est le petit surnom que m’ont donné les gens dans le village dans lequel j’ai grandi en Corse.

J’ai passé mon enfance à suivre les pas de mon père dans les montagnes en Corse et dans les Alpes. Plus qu’un sport, la randonnée est devenue pour moi un art de vivre. Une passion qui s’est ancrée vers l’âge de deux ans. Comme en témoigne cette photo de mes débuts en montagne.

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Pecurina Nera, à gauche à l’âge de 2 ans

‍Je portais un sac à dos, car apparemment je ne comprenais pas pourquoi tout le monde en portait un, sauf moi, et cela me semblait injuste… Mes parents me faisaient donc porter le paquet de chips et il semblerait que j’en étais très fière, même si je ne m’en rappelle pas haha.

Puis, pendant 15 ans, j’ai tout arrêté. Je me suis consacré à mes études et à mon travail.

Ça ne fait que depuis 3 ans que j’ai vraiment repris la rando. J’ai passé une période un peu difficile et j’ai eu un besoin vital de retourner en montagne en 2019.

Au début, au bout de 15 km, j’étais au bout de ma vie. Mais petit à petit, comme si mon corps se rappelait comment s’adapter à ce milieu, j’ai pu dépasser des personnes beaucoup plus entraînées que moi. Et depuis, mes week-ends sont consacrés à la montagne. La montagne, c’est ma bulle de respiration.


Qu’est-ce qui te fait gravir des montagnes ?


Contrairement à beaucoup de sportifs, je ne recherche absolument pas la performance. D’ailleurs, je ne porte même pas de montre, je n’ai aucune idée précise du temps que je mets pour tel ou tel chemin de trail.

Je ne me considère pas comme une alpiniste aguerrie, même si je sens que j’ai de bonnes capacités physiques, probablement dû à mon entraînement pendant mon enfance et adolescence.

Quand je pars en montagne, je suis en quête de sérénité, de paix intérieure. Il y a aussi une certaine nostalgie, l’envie de goûter à des souvenirs d’enfance heureux. J’y trouve mon bonheur.

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J’adore partir en solitaire. Je fais aussi des bivouacs en hiver seule. Ça me fait vibrer, je me sens indépendante, plus forte. Physiquement aussi, j’aime me dépasser, mais c’est surtout mentalement que ça me fait du bien. Bien au-delà de l’exploit technique, c’est ça qui me fait me sentir en harmonie avec moi-même et le monde qui m’entoure.

La montagne m’a vraiment aidée à me reconstruire après une période assez dure. Je trouve qu’elle est une belle métaphore de la vie. Il y a des hauts, des bas, des moments de joie, d’autres plus difficiles durant lesquels on veut tout abandonner. Puis on retrouve la force d’avancer.

Mes expériences en montagne me poussent à gravir des sommets, au sens propre comme au sens figuré. Physiquement et mentalement. Il n’y a rien au monde qui me fasse sentir aussi bien.

Quels sommets rêves-tu de gravir ?

S’il y a bien une montagne qui me fait rêver, c’est le sommet Cerro Torre en Patagonie. Ce n’est pas la plus haute du monde, mais c’est pour moi la plus rude. Avec ses parois granitiques de 800m à la verticale et une marche d’approche longue et exigeante, elle résiste aux hommes. Tous les versants sont difficiles d’accès, en hiver des parois instables se forment ici et là, rendant la progression éprouvante.

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Pour moi, c’est la montagne avec la plus belle symbolique. Au-delà d’être magnifique, j’aime l’idée qu’elle s’oppose ainsi fermement aux hommes. Très peu d’élus ont pu accéder à son sommet. J’aime le fait qu’elle défie les êtres humains de sa face nord à sa face sud.

Je citerais aussi le K2, l’un des sommets les plus techniques au monde. Il est surnommé « la montagne Sauvage » en raison de la difficulté de son ascension. L’homme doit y défier tous les éléments pour parvenir tout en haut. C’est sublime et effrayant à la fois.

Mais je ne prétends pas du tout avoir un jour le niveau pour gravir ces montagnes.

J’admire tout simplement la symbolique des montagnes qui résistent à ceux qui tentent de les gravir en conquérants. Il faut parfois savoir être humble devant la nature.


Est-ce que tu peux nous raconter l’une de tes meilleures sorties ?

Mon premier bivouac seule en hiver. C’était au mont Favre à 3000 m d’altitude. Je suis partie à pied, toute seule, sans skis, sans raquettes, sans bâtons avec un sac de 15 kg. Je m’enfonçais dans la neige. La nuit tombait très vite, vers 17 h. On était en décembre 2021 et l’environnement était bien plus hostile qu’en été.

Ça a été une véritable épreuve. Mais ça en valait tellement la peine ! Quand je suis arrivée tout en haut, j’ai ressenti un sentiment de liberté incroyable. Je me suis dit « qu’est-ce qui va te limiter désormais dans la vie ? ».

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J’ai gagné en résistance physique, mais je me suis surtout libérée de mes chaines, de tous les schémas mentaux négatifs que j’avais en tête. Cette sortie est une véritable allégorie de vie, c’est le constat que rien ne peut m’empêcher d’avancer. C’était un vrai aboutissement.

Ça m’a donné l’envie de faire le GR20 en traversée hivernale en 2022. J’ai hâte !


Si tu étais un endroit sur terre, lequel serait-ce ?

Sans hésiter je dirai le Monte Seninu en Corse.

C’est une petite merveille de montagne dans la mer. Un mélange de terre et d’eau, un peu comme moi. J’ai besoin de la montagne, mais sans la mer, je ne peux pas me ressourcer complètement. J’ai grandi en Corse, c’est dans mon ADN. Cet endroit est à la fois paisible, mais sauvage. Je m’y sens chez moi.

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Quel est le meilleur conseil que tu as reçu quand tu as vécu un moment un peu dur lors d’une sortie en montagne ?

Ce fut lors de mon enchaînement de 3 sommets à plus de 4000 m : Alphubel + Taschhorn + Dom en Suisse. J’avais déjà fait le Mont-Blanc à la journée 10 jours avant. J’étais assez fatiguée, mais la météo était parfaite alors j’ai tenté l’ascension.

Mais avec la fatigue accumulée et le manque de sommeil, je n’étais pas aussi rapide et réactive qu’à mon habitude. J’ai dû puiser dans mes ressources. Et l’ami qui m’accompagnait m’a dit qu’il fallait que je sois moins dure avec moi-même.

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En effet, je suis très exigeante avec moi-même. J’ai du mal à accepter mes moments de faiblesse. Mais depuis ce conseil, j’essaie de me dire que je ne suis pas un robot.

Et cela va de même dans ma vie professionnelle. Je suis directrice de tribunal. Le milieu judiciaire est assez stressant, mais la montagne m’a tellement profondément transformée, que je suis plutôt très sereine au travail.

J’applique mes apprentissages de mes sorties dans ma vie quotidienne : lâcher-prise quand on n’a pas le contrôle, me battre pour les choses qui en valent la peine et prendre des moments pour me ressourcer.


Est-ce que tu as un modèle dans le domaine du sport ?

Pas du tout. Ce qui m’anime profondément c’est de me reconnecter avec moi-même. Je ne me compare pas. Du moins pas avec les autres. Peut-être seulement avec moi-même 🙂 C’est une démarche très solitaire et intimiste. Je me perds dans le passé et me revois en bivouac et en alpinisme avec mon père…

Ça me permet de retrouver ma boussole intérieure, mon intuition, ma confiance en moi. Dans un monde ultra connecté où l’on est tout le temps sollicités, ce sont pour moi des moments sacrés. Mais si vraiment je devais choisir un seul modèle, ce serait mon père, qui m’a transmis le plus beau des cadeaux : son amour pour la montagne.

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Qu’est-ce que tu penses de nos apps Iphigénie et Whympr ?

J’adore ces deux applications. Sur Iphigénie, j’ai enfin accès aux cartes de façon digitale et non en papier comme j’avais encore il y a peu de temps (je me suis dit que je commençais à ressembler à Denver le dernier dinosaure haha).

Grâce à Iphigénie je découvre énormément de nouveaux endroits, je note les pentes, les sommets, les lacs… C’est un gain de temps précieux, surtout en Corse où il y a très peu d’indications et de balisage !

Sur Whympr, ce que j’aime le plus, c’est que je peux toujours trouver un point d’intérêt par niveau. C’est vraiment sur mesure, je ne peux pas aller me perdre dans des endroits qui ne sont pas du tout faits pour moi.

Et ça, que ce soit pour du trail, du ski de rando, de l’escalade… c’est super ! Ça se calque vraiment sur mes besoins.

Ce qui est très cool aussi, c’est que Whympr ressemble à un carnet de montagne dématérialisé. Je peux noter toutes mes sorties, mettre des photos, tracer mon itinéraire, mettre des commentaires sur la route et les conditions… Même si j’aime partir en solitaire, j’aime partager mes sorties avec une communauté de passionnés et les gens qui me suivent sur les réseaux sociaux sur mon compte Pecurina Nera.


Pecurina Nera, si tu n’avais qu’un seul message à faire passer à ceux.elles qui lisent cet article aujourd’hui, quel serait-il ?

J’aimerais inviter les gens à créer leurs propres chemins en montagne. Je trouve parfois qu’il y a un peu trop une « course à l’exploit », un besoin de performance qui n’est parfois pas nécessaire pour apprécier la beauté de l’expérience d’une sortie.

Au-delà du dénivelé, de la cotation, du sommet… On n’a pas besoin d’y aller trop fort. Il faut accepter qu’on aille tous à notre propre rythme. Choisir des itinéraires qui nous conviennent.

Bien sûr, c’est gratifiant de voir sa progression, mais il ne faut pas le faire au détriment de ce que l’on vit sur place. Il ne faut pas oublier de ressentir, regarder, respirer…

Toutes les sensations que les montagnes procurent sont intenses. Les savourer fait partie de la sortie. L’important pouvoir réaliser son propre degré de rêve.

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Merci à Pecurina Nera pour son temps et son enthousiasme.
Nous sommes très fiers de l’avoir comme ambassadrice.

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